UN LOUP DOTE D’HUMOUR

LOULOU L’INCROYABLE SECRET, de Grégoire Solotareff et Eric Omond – 1h20

Dessin animé avec les voix de Malik Zidi, Anaïs Demoustier, Marianne Basler

Sortie : mercredi 18 décembre 2013

Je vote : 4 sur 5

Loulou-img-SL048_11Quezako  ?
Depuis leur tendre enfance, Loulou, le loup,  et Tom, le lapin, sont inséparables . Un jour, Loulou qui se croyait orphelin apprend d’une bohémienne que sa mère est vivante. Les deux amis partent alors à sa recherche dans la principauté de Wolfenberg, le Pays des Loups. Ils arrivent en plein Festival de Carne, rendez-vous annuel des plus grands carnassiers du monde.  L’amitié de Loulou et Tom peut-elle survivre dans ce pays où les herbivores finissent esclaves ou au menu du jour ?

Loulou-img-SL070_03Et alors  ?De

« Le film commence sur une barque qui dérive avec Loulou et Tom à son bord. C’est un début onirique, un fantasme aussi. Tout est parti d’une phrase de Renoir qui disait que l’on n’était qu’un bouchon sur la mer. J’aime aussi l’idée d’un événement fort qui vient perturber la sérénité du quotidien. C’est le point de la quête initiatique de Loulou » souligne Grégoire Solotareff  qui fait vivre son héros de papier, créé il y a vingt-cinq ans, dans un format long au cinéma après Loulou et autres Loulou-img-SL003_03loups. Rien qu’en France, quelques 640 000 exemplaires ont été vendus ! Pour donner du corps à l’histoire, il a, avec le réalisateur Eric Ormond, porté un soin particulier à tous les autres personnages :  outre l’incontournable bohémienne, qui est à l’initiative du voyage, il y a le roi hautain en diable, Lou-Andrea, mais aussi Paul-Loup, minable petit chef ou encore Simon-Edgar Finkel, ce tailleur zélé qui vit en compagnie d’un écureuil… Solotareff souligne : « Les animaux « humanisés » continuent d’être ma source principale de créativité. La Fontaine et les fables d’Esope ont été mes premières amours de dessinateur. J’en ai gardé ce plaisir de faire des caricatures : celles des hommes ne m’intéressant pas; passer par les animaux est un moyen de prendre du recul. »

Outre un humour omniprésent dans des dialogues bourrés de double-sens – rien que le « festival de Carne » mérite un arrêt sur image- le dessin animé touche par son univers coloré qui fait un pont entre les lueurs du fauvisme et l’expressionnisme du cinéma muet.  Le spectateur passe ainsi des rues nocturnes de Wolfenberg aux éclats de couleurs des forêts ou des vastes paysages naturels. Un petit enchantement pour les yeux et la preuve qu’il n’est pas toujours besoin de 3D pour « faire » moderne.

Loulou-img-SL039_28Bref, le duo réussit son pari en animant ce personnage attachant et en signant un conte enlevé et drôle, en forme de réflexion sur les émois sensuels de l’adolescence mais aussi sur les dérapages du pouvoir, le rôle des puissants…

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