Romain Gary : le tournant américain

CINÉMA : MERCREDI 22 MAI 2024

CHIEN-BLANC, de Anaïs Barbeau-Lavalette-1h36
Avec Denis Ménochet, Kacey Rohl, K.C. Collins, Peter Bryant

Mon avis : 2 sur 5

L’histoire

1968 – Etats-Unis. Martin Luther King est assassiné et les haines raciales mettent le pays à feu et à sang. Romain Gary et sa femme l’actrice Jean Seberg, qui vivent à Los Angeles, recueillent un chien égaré, dressé exclusivement pour attaquer les Noirs : un chien blanc. L’écrivain, amoureux des animaux, refuse de le faire euthanasier, au risque de mettre en péril sa relation avec Jean, militante pour les droits civiques et très active au sein des Black Panthers.

Et alors ?

Ayant une relation particulière avec le couple Gary Seberg – sa grand-mère Suzanne Meloche avait participé à la lutte des Afro américains et croisé Jean Seberg et elle en a nourri son roman, La Femme qui fuit – Anaïs Barbeau-Lavalette a choisi de s’intéresser à travers la figure de ce chien dressé pour s’attaquer aux Noirs. Elle explique les raisons de cette histoire : « Comment être un allié Blanc sans tomber dans le complexe du Sauveur Blanc (White Savior) ? Comment allier le cœur anti-raciste, les idéaux anti-racistes et les gestes anti-racistes ? Chien blanc aborde ces questionnements de front. En ce sens, notre film interroge la position des Blancs dans la lutte contre le racisme. Les collaborateurs Afro-descendants le disent : nous avons besoin de ce film-là. Il est nécessaire. »

Toute la partie du film consacré à l’univers afro-américain est très bien restitué, fruit d’un travail de la réalisatrice avec deux consultants Afro-descendants, Maryse Legagneur et Will Prosper. Même si elle a pris parfois des distances avec leurs conseils, Anaïs Barbeau-Lavalette explique : « De façon très concrète, ils ont encadré les scènes plus difficiles du tournage, présentant par exemple aux figurants blancs et noirs le contexte historique de la ségrégation, des strange fruits, des lynchages. » Et les séquences avec le fameux chien sont d’un grand réalisme et d’une grande violence.

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