Chroniques d’une lutte très… classes

CINÉMA : MERCREDI 5 JUIN 2024

DISSIDENTE, de Pier-Philippe Chevigny – 1h39
Avec Ariane Castellanos, Marc-André Grondin, Nelson Coronado, Ève Duranceau

Mon avis : 4 sur 5

L’histoire

À Richelieu, ville industrielle du Québec, Ariane est embauchée dans une usine en tant que traductrice. Elle se rend rapidement compte des conditions de travail déplorables imposées aux ouvriers guatémaltèques. Tiraillée, elle entreprend à ses risques et périls une résistance quotidienne pour lutter contre l’exploitation dont ils sont victimes.

Et alors ?

Pier-Philippe Chevigny a nourri le scénario de ce premier long métrage des informations glanées pendant de longues recherches documentaires qui lui avaient servi pour tourner une dizaine de courts métrages. Il raconte : « Mon film Tala s’intéressait aux aides ménagères philippines qui travaillent dans les familles bourgeoises québécoises. Lors de l’enquête que j’ai menée pour le réaliser, j’ai découvert la communauté des migrants guatémaltèques qui est devenue le cœur de Dissidente« .

Dans son histoire, rondement menée, il évoque le sort des travailleurs guatémaltèques de l’industrie agricole qui, par un mécanisme du gouvernement fédéral canadien, font partie du programme des travailleurs étrangers temporaires. Par ces ententes avec des pays sud-américains en voie de développement, les chantres du libéralisme ont donc accès à une main d’œuvre facilement exploitables et qui répond aux critères des lois du marché. Et le cinéaste d’ajouter : « Si les Philippines fournissent surtout des femmes qui deviennent aides ménagères, l’Amérique Centrale offre des bras masculins pour travailler dans nos champs ou dans nos usines de transformation alimentaires. »

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