CINÉMA : MERCREDI 24 AVRIL 2024
MARILÚ, de Sandrine Dumas – 1h15
Documentaire
Mon avis : 4 sur 5
Le thème
Marilú Marini est une actrice dont la démesure et la liberté remplissent d’une stupeur joyeuse. C’est entre la France et l’Argentine que Sandrine Dumas l’a filmée de 2016 à 2022. C’est en travaillant ensemble qu’est né le désir impérieux de filmer Marilú, pour sonder au plus près cette passion du jeu qui l’anime. C’est voyage en compagnie d’une femme dont le regard sur le monde allie à la joie de vivre, la fantaisie et la volonté de ne jamais rien lâcher.
Et alors ?
« C’est évident l’endroit où je me sens le plus libre au monde, c’est un plateau » : telle pourrait être le devise de cette actrice, qui se confie à Sandrine Dumas, qu’elle qualifie comme sa « mère de théâtre« . Ensemble, elles sont joué un mère et sa fille en 1992 d’où la complicité que l’on sent exister entre elle tout au long de ce portrait sensible d’une comédienne qui n’a cessé de jouer, de remettre en question son jeu.
D’emblée, on est saisi par les talents de clown de cette actrice qui conserve, malgré les ans qui passent, sa fantaisie et son esprit de dérision, ce qui n’exclue nullement sa capacité à passer à un registre plus dramatique. Sandrine Dumas raconte : « (…) nous n’avons jamais retravaillé ensemble, et je pense que ce film est sans doute né de cette frustration. Marilú a très vite représenté pour moi , au-delà de l’actrice, au-delà du rire qu’elle provoquait chez moi, quelque chose de l’ordre du poumon. Qui tient à son passé, à son parcours de comédienne argentine en France, à ce qu’elle a pu apporter au théâtre, ici. À sa liberté, sa grande fantaisie. Et sa manière de se défaire des codes bourgeois, qui m?ont longtemps encombrée, et que j’ai en horreur. Un jour, elle m’a annoncé qu’elle partait avec le metteur en scène Pierre Maillet à Buenos Aires, pour y jouer un spectacle sur Copi qu’il avait créé. Et tout à coup, il m’a paru évident qu’il fallait que je filme ça.«
Ce retour aux origines et à ses terres argentines permet de cerner un peu mieux la personnalité profonde de cette actrice qui a acquis la culture française, mais porte au fond d’elle l’univers argentin et les souvenirs de sa jeunesse entre le Rio de la Plata et la Patagonie, même si elle dit « détester la nostalgie de certains immigrés. »
TRAVELLINGUE 