La satire des bonnes mœurs

TV : sur CHÉRIE 25, vendredi 8 mars, 21h05

8 FEMMES, de François Ozon – 2h15
Avec Danielle Darrieux, Fanny Ardant, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Virginie Ledoyen, Emmanuelle Béart

Mon avis : 4 sur 5

L’histoire

Dans les années cinquante, dans une grande demeure bourgeoise en pleine campagne, les gens sont sur le point de fêter Noël. Mais un drame se produit : le maître de maison est retrouvé assassiné. Le ou plutôt la coupable se cache parmi huit femmes que fréquentait régulièrement la victime. Commence alors une longue journée d’enquête, faite de disputes, de trahisons et de révélations.

Ce qui touche dans ce film ?

Si l’intrigue, inspirée d’une vieille pièce de boulevard signée Robert Thomas, compte peu, ce film de François Ozon fait mouche par sa manière de construite un récit autour de ces femmes qui cachent bien leur jeu. Et affichent des manières d’être très différentes. Ici, François Ozon pousse l’artifice jusqu’au grand art, entre kitsch et nostalgie d’une époque et d’actrices dont Danielle Darrieux et Catherine Deneuve peuvent symboliser la sophistication.

Dans des décors en forme de clin d’œil à Hollywood, ces dames s’affrontent ou s’aident dans des séquences où des intermèdes chantés viennent rythmer l’action en l’interrompant. Ainsi Isabelle Huppert interprète Message personnel, de Françoise Hardy en s’accompagnant au piano. Un clin d’œil évident à celle qui l’année d’avant avait tenu le rôle principal dans La Pianiste, de MIchael Haneke. Ces intermèdes n’ont rien d’un gadget : les chansons « disent » aussi la solitude de ces personnages.

Solide comédie policière, riche en rebondissements, ce film permet aux comédiennes d’endosser des rôles sur-mesure et de s’affronter à travers des joutes verbales réjouissantes.

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