L’esprit de vengeance

Cinéma actualité


KANUN, LA LOI DU SANG, de Jérémie Guez – 1h35
Avec Waël Sersoub, Tuğba Sunguroğlu, Arben Bajraktaraj
– Sortie : mercredi 7 décembre 2022
Mon avis : 1 sur 5

Le pitch ?

Lorik a fui son Albanie natale pour échapper à une vendetta. À Bruxelles, il gâche sa jeunesse en travaillant pour un clan mafieux aux méthodes douteuses… Jusqu’à ce qu’il ait un coup de foudre pour Sema, une jeune turque étudiante aux Beaux-Arts. Alors qu’il se met à rêver d’une histoire d’amour, un homme dont le père a été tué par un membre de la famille de Lorik réclame, selon les règles du Kanun, que sa dette soit payée par le sang : celui de Lorik…

Et alors ?

C’est le souvenir d’une ancienne émission de radio où il entendit pour la première fois parler du « kanun » qui a poussé Jérémie Guez à écrire cette histoire d’autant plus que rendant souvent visite à Anvers à un vieil ami, il a été conduit à croiser beaucoup de ses connaissances albanaises. Il explique : « « Il y a une vraie communauté albanaise au Benelux et en Suisse, mais c’est une communauté dont on ne parle pas beaucoup. La manière dont le cinéma de genre s’empare des Balkans est souvent très caricaturale et ça m’agace. C’est une zone à la fois très proche de chez nous et très exotique, qui représente plus ou moins la frontière de l’Europe avec l’Asie mineure. C’est une culture des montagnes, c’est un peu notre Caucase ouest-européen… »

En Albanie, le kanun est le nom de codes de droit coutumier médiéval auquel se réfèrent encore certains clans des territoires albanais du nord, et le cinéaste de poursuivre : « La vengeance ne représente que trois ou quatre pages de ce code. Et ce qui est le point de départ de l’histoire de mon film ne représente pas le « kanun » de tradition. C’est l’extrapolation mafieuse d’un code civil minutieux… »

Situant son thriller à Bruxelles, un pays dont aucun des deux protagonistes n’est issu – étudiante talentueuse aux Beaux-Arts, Lorik est turque – le cinéaste raconte donc une relation amoureuse entre deux déracinés alors que pèse sur Lorik le poids des traditions.

Laisser un commentaire