Anouk Aimée, une voix singulière

Hommage

74 films en plus de soixante dix ans de carrière : Anouk Aimée a quitté la scène discrètement. Elle était âgée de 92 ans. Retour sur un parcours singulier.

Née Françoise Dreyfus, le 27 avril 1932, à Paris, Anouk Aimée, tout en étant fille de comédiens, prétendait ne pas être une « enfant de la balle ». De fait, elle avait grandi, loin des plateaux car élevée partiellement à la ferme par un parrain et une marraine. Et le cinéma n’était pas l’objet de toutes ses convoitises.

Elle va pourtant commencer à 13 ans, en jouant dans La Maison sous la mer, en 1946, après avoir croisé le réalisateur Henri Calef. Son personnage se prénomme Anouk. C’est l’année suivante Jacques Prévert qui lui offre un nom. Elle le croise alors sur le tournage d’un film de Marcel Carné, La Fleur de l’âge où Anouk donne la réplique à Arletty, Serge Reggiani. Pas de chance : le film reste inachevé, même si une vingtaine de minutes sont montés. Ne reste que les photographies de plateau. Et Prévert de lancer : « Aimée, parce que tout le monde l’aimait. » Il y a pire comme baptême… C’est pendant la guerre que la jeune Dreyfus était devenue Françoise Durand pour fuir l’étoile jaune. Avec Anouk Aimée, elle décroche une identité qui ne la quittera plus et sera son sésame dans le milieu du cinéma.

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